Cellulite nécrosante résistante ? - 25/11/17
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Résumé |
Introduction |
La mucormycose est une mycose rare. Les atteintes rhinocérébrale et pulmonaire sont classiquement décrites chez le diabétique ou l’immunodéprimé. En revanche, l’atteinte cutanée est l’apanage du sujet immunocompétent. Nous rapportons le cas d’une mucormycose se présentant sous la forme d’une cellulite nécrosante.
Observations |
Un patient âgé de 81 ans, tunisien, sans antécédent, présentait en octobre 2015, un tableau de grosse jambe rouge aiguë fébrile sur plaie traumatique de la jambe droite. La prise en charge initiale en Tunisie comprenait un traitement par lévofloxacine et imipenème, associé à un parage chirurgical. Devant l’absence d’évolution favorable, la famille décidait son transfert en France 3 semaines plus tard. L’examen clinique initial retrouvait une plaie de 20cm de grand axe, fibrineuse, non douloureuse, aux bords nécrotiques, avec un placard inflammatoire périlésionnel. Le patient était fébrile à 38,2°C, sans signes de sepsis, sans signes en faveur d’une fasciite nécrosante. Les examens complémentaires retrouvaient une CRP à 300mg/L, des hémocultures stériles, une échographie Doppler artério-veineuse sans sténose significative, un scanner de la jambe droite sans signe d’ostéite ou de collection. Un écouvillonnage intempestif réalisé par une infirmière aux urgences de Fréjus retrouvait de façon fortuite la présence d’un champignon aux cultures microbiologiques. L’identification de ce champignon sur des critères morphologiques et par séquençage retrouvait un Saksenaea vasiformis. Une biopsie cutanée confirmait le caractère invasif de la mucormycose, avec des filaments mycéliens de grande taille, irréguliers, branchés à angles variés dans les couches épidermiques et dermiques profondes. Après traitement antifongique systémique par ambisome 5mg/kg/j pendant 3 semaines et débridement chirurgical des zones nécrotiques, l’évolution était favorable.
Discussion |
La mucormycose est une infection fongique rare, touchant préférentiellement les sujets immunodéprimés et/ou diabétiques. Cependant, les sujets immunocompétents peuvent également être concernés par cette infection. La forme cutanée post-traumatique en est l’exemple type ? mais reste rare. Une étude française de 2014 (Lelièvre et al.) a répertorié de manière rétrospective 122 cas de 1993 à 2013 de mucormycose post-traumatique. L’espèce Saksenaea était trouvée dans seulement 9 % des cas. Il n’existe pas de signes cliniques pathognomoniques ; une atteinte des membres inférieurs, la nécrose, l’extension en profondeur et l’évolution torpide en sont les principales caractéristiques. Sa prise en charge thérapeutique est difficile associant la chirurgie à un traitement antifongique complexe (Annexe A).
Conclusion |
Nous rapportons un cas de dermohypodermite nécrosante à mucormycose de la jambe secondaire à un traumatisme local, chez un patient immunocompétent. Une cellulite nécrosante d’évolution torpide malgré une antibiothérapie initiale, doit faire évoquer le diagnostic.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cellulite, Mucormycose, Saksenaea vasiformis
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.472. |
Vol 144 - N° 12S
P. S285-S286 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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